Est-ce ainsi que les hommes jugent ? / Mathieu Menegaux

C’était aller contre l’époque que vouloir soutenir que tout ne se résume pas en un hashtag, et Gustavo avait renoncé à vouloir convaincre son auditoire sur ce coup-là, tout en ne comprenant pas pourquoi, dans ce pays, les héros ne sont plus ceux qui agissent, mais bien ceux qui peuvent revendiquer le statut de victime, victime de l’injustice, victime du système, victime des circonstances.

Injustement accusé d’homicide volontaire, un homme tente de rétablir la vérité judiciaire. Mais à l’heure des moyens de communication ultra rapides, des réseaux sociaux et autres tweets, il peut être paradoxalement difficile de faire entendre sa voix …

Est-ce ainsi que les hommes jugent ?, Mathieu Menegaux, Points, 2019

Débâcle / Lize Spit

Eva, jeune adulte, est de retour à Bovenmeer, le petit village flamand dans lequel elle est née en 1988, ainsi que Pim et Laurens. Seuls enfants nés cette année-là, inséparables durant toute leur enfance, ils seront surnommés « Les Mousquetaires ».
Mais à l’adolescence, les rapports changent… Lors d’un été de canicule, les garçons mettent au point un jeu pervers, piégeant les plus belles filles du village et les amenant, par un habile jeu de questions/réponses pour trouver la solution d’une énigme, à se déshabiller. Pour rester dans le groupe, Eva doit servir d’arbitre et proposer l’énigme en question. Mais très vite, les choses dégénèrent.
Treize ans plus tard, Eva est donc de retour.
Et cette fois, c’est elle qui a un plan.

D’emblée, la couverture interpelle et dérange. On y voit une petite fille, les yeux clos, une cigarette en train de se consumer entre les doigts.

La traduction du titre original (« Het smelt » – littéralement : « ça fond ») en « Débâcle » intrigue également (mais tant le titre en néerlandais qu’en français se révéleront, au fil de la lecture, d’une admirable justesse).

La débâcle, selon le Larousse, peut signifier « la rupture des glaces d’un fleuve gelé », « la retraite brusque et désordonnée d’une armée » ou encore « l’effondrement brutal d’une entreprise, d’une affaire ».

De tout cela, il sera un peu question dans ce roman qui nous parle d’amitié, de puberté, de familles dysfonctionnelles, de la difficulté de grandir sans repères, de jeux qui dégénèrent. La cruauté du récit est rendue plus terrible encore par l’écriture hyperréaliste de l’autrice qui construit son récit en alternant les faits présents et l’histoire passée, créant une tension et un malaise de plus en plus palpables.

Un premier roman remarquable mais choquant et très déstabilisant.

Débâcle, Lize Spit, roman traduit du néerlandais par Emmanuelle Tardif, Actes sud, 2018, 420 p.
ISBN 978-2-330-09265-8

Objectif soleil / Bertrand Piccard et André Borschberg

Entre la technologie, les prévisions météo, le facteur humain, c’est un miracle que nous soyons parvenus à finir ce tour du monde. Si l’on devait calculer de manière  statistique les chances de réussite sur une durée aussi longue, avec des paramètres aussi nombreux, complexes et aléatoires, elles seraient presque nulles. Il y a quelque chose de supplémentaire qui s’introduit dans un projet comme celui-là et qui lui permet de s’achever par une victoire. Difficile à expliquer. J’imagine que les centaines de millions de personnes qui ont cru en nous ont envoyé une certaine énergie et favorisèrent le destin. (1)

Depuis son enfance, après avoir rencontré des pionniers de l’aéronautique à Cap Kennedy, Bertrand Piccard nourrit un rêve :  comme son père et son grand-père, il deviendra lui aussi explorateur et associera aventures scientifiques et protection de l’environnement.

Plus rien d’autre ne comptait pour moi. Pas facile comme adolescent, avec déjà deux générations d’explorateurs qui me précèdent, de vivre avec les attentes du public. Je sentais une immense énergie en moi, prête à exploser, mais je ne savais pas quoi en faire. Tout semblait déjà accompli, il ne restait plus rien à explorer. J’ai dû commencer par comprendre que l’exploration n’est pas une action mais un état d’esprit face à la vie. C’est l’aiguille d’une boussole intérieure qui se met à indiquer systématiquement l’inconnu, ce qui n’a encore jamais été fait, ce qui est considéré comme impossible. Dans tous les domaines, pas seulement le spectaculaire, mais surtout l' »extra-ordinaire », ce qui nous force à sortir de notre zone de confort. L’homme a marché sur la lune, mais ignore toujours le sens de son passage sur Terre. De la psychologie à la spiritualité, voilà des dimensions mystérieuses à explorer. Je suis aussi devenu médecin psychiatre pour comprendre le monde intérieur et le comportement humain […]. (2)

En mars 1999, après deux échecs, il réussit, accompagné de l’Anglais Brian Jones, le premier tour du monde en ballon sans escale.

André Borschberg est quant à lui pilote de chasse dans l’armée suisse. Il a, en parallèle, étudié l’économie et fait des études d’ingénieur mécanicien spécialisé dans l’aéronautique. Après quelques années d’une brillante carrière dans le secteur de la création d’entreprises, il décide de prendre une année sabbatique.

Plus j’avançais, plus le business, avec pour seul objectif de faire encore plus de business, me paraissait vain. D’une certaine manière, j’ai vécu ma carrière à rebours. Il ne serait pas entièrement faux de dire que ces rêves s’étaient réveillés en 1999 en assistant à l’arrivée du premier tour du monde en ballon.(3)

Ecrit à deux voix, celles de Bertrand Piccard et d’André Borschberg, ce documentaire nous relate les différentes étapes de ce projet fou qu’était Solar impulse, un avion solaire capable de voler jour et nuit sans carburant.
Treize ans séparent la naissance du projet et l’arrivée triomphale de l’avion  à Abou Dhabi le 26 juillet 2016, après un périple de 40.000 kilomètres.

Nul doute que l’on puisse être effrayé devant ce pavé de (presque) 500 pages mais le livre se lit comme le récit d’une véritable épopée humaine moderne.

Pour en savoir plus –> Site de Bertrand Piccard
–> Site du livre de poche

Lu dans le cadre du jury du « Prix des Lecteurs du Livre de Poche  2018 /  Documents-Essais »

 

 

 

 

 

(1) André Borschberg, in Objectif soleil : l’aventure Solar Impulse, Librairie générale française, 2017, Le livre de poche n° 34930, p. 477
(2) Bertrand Piccard, op. cit., p. 15
(3) André Borschberg, op. cit., p. 21

 

Belgravia / Julian Fellowes

Dans le passé, on est comme en pays étranger, dit-on. Les choses s’y font différemment. Sans doute est-ce vrai en ce qui concerne la morale, les moeurs, le rôle des femmes, le type de gouvernement, et bien d’autres aspects de notre vie quotidienne. Mais il existe aussi des similitudes. L’ambition, l’envie, la rage, la cupidité, la gentillesse, l’altruisme, et plus encore l’amour, ont toujours eu une influence déterminante sur nos choix, hier comme aujourd’hui.
Voici l’histoire de personnages qui vécurent il y a deux siècles ; pourtant les désirs, rejets et passions qui les animèrent ressemblent pour beaucoup aux nôtres, tels que nous sommes, dans l’époque où nous vivons.

C’est donc à une plongée dans le passé que nous convie Julian Fellowes, créateur de Downton Abbey.

Bien que le roman ne soit en rien lié à la série à succès, on y retrouve des thèmes assez similaires : l’aristocratie anglaise (du milieu du 19ème siècle dans le roman, du début du 20ème dans la série), les secrets de famille, la domesticité, les rapports de couple, le mensonge et la trahison, …

En juin 1815, Sophia Trenchard, fille de l’intendant de l’armée anglaise, est folle de joie de se rendre au Bal de la Duchesse de Richmond, un événement incontournable pour côtoyer la haute société anglaise alors en poste à Bruxelles.
Mais la soirée est interrompue par l’annonce d’une bataille imminente : celle de Waterloo.

25 ans plus tard, à Londres, la famille Trenchard, dont la réussite flamboyante n’est pas parvenue à faire oublier l’origine modeste, est menacée par un scandale passé.

–> Belgravia, Julian Fellowes, éd. 10/18, juin 2017, ISBN 978-2-264-07000-5

 

 

 

 

 

 

 

 

Une femme que j’aimais / Armel Job

Aide-pharmacien à Charleroi, Claude a, au grand désespoir de sa mère, une existence très calme. Toujours célibataire à vingt-neuf ans, il partage sa semaine entre la pharmacie et le cinéma, sa seule véritable passion. Le week-end , sauf exception, il rentre à Vieusart chez ses parents. Pour fuir l’ennui de la maison familiale, il passe beaucoup de temps à pêcher… et à rendre visite à sa tante Adrienne, qu’il adore.

La seule personne que j’aimais rencontrer alors à Vieusart, c’était ma tante Adrienne, veuve d’André Jansens, le frère de mon père. En 1994, elle avait cinquante-cinq ans. Elle habitait seule, une belle demeure de style Art nouveau, ceinte d’un petit parc. Villa Circé, c’était son nom. […]
Ma tante Adrienne, quand je la revois en pensée aujourd’hui que j’ai entamé la cinquantaine, je peux bien le dire, c’est la plus belle femme que j’ai connue au cours de toute ma vie. Je n’ai qu’à fermer les yeux pour qu’elle soit là, devant moi.

Lors d’une de ces après-midis, Adrienne dit à Claude qu’elle voudrait lui confier un secret « avant de mourir ».

Elle paraissait préoccupée. Elle n’avait aucune raison, me semblait-il, de redouter une disparition prochaine et, pourtant, j’ai cru percevoir une lueur de frayeur dans ses yeux. Son secret, de toute façon, il ne fallait pas être grand sorcier pour deviner de quoi il retournait. C’était sûrement une histoire d’amour qu’elle avait vécue dans sa jeunesse.

Mais le samedi 26 mars 1994, lorsque Claude vient sonner à la porte d’Adrienne, celle-ci ne vient pas lui ouvrir. Son corps gît sur le carrelage de la cuisine. Accident ? Meurtre ?

De fausses pistes en désillusions, Claude se met alors en quête de la vérité.

On retrouve dans ce roman l’univers particulier d’Armel Job : une psychologie fine des personnages – et une tendresse bien présente pour les « petites gens »- , de l’humour, et l’atmosphère un peu lourde de la vie « en province ».

D’autres titres de cet auteur sont également disponibles à la bibliothèque.

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Une femme que j’aimais, Armel Job, Ed. Robert Laffont, 2018, ISBN 978-2-221-21544-9

 

 

 

Ne t’inquiète pas pour moi – Alice Kuipers

La maman de Claire est gynécologue. Passionnée par son boulot, elle semble peu présente pour sa fille de 15 ans. Pour maintenir un semblant de relation, mère et fille communiquent par post-it, collés sur la porte du frigo.

Ce curieux procédé stylistique a de quoi surprendre. Il pourrait lasser le lecteur au bout de quelques pages. Et pourtant, ici, ce n’est pas le cas.
Très vite, le lecteur est happé par l’émotion. La lecture est très rapide mais l’auteur parvient à faire passer l’essentiel en peu de mots.

Une belle réflexion sur la relation mère-fille, la difficulté de parler de la maladie, l’importance des petites choses de la vie.

Le champ de bataille / Jérôme Colin

Crédit photo : Allary Editions

C’est arrivé soudainement, il y a près d’un an.
On avait embrassé notre petit garçon. On lui avait dit « Allez, bonne nuit. Dors bien. » avant de refermer délicatement la porte pour ne faire aucun bruit. Avec Léa, on s’était installés sur le divan, et après avoir regardé un film, j’étais repassé par sa chambre pour lui faire un dernier baiser. J’adorais ça, embrasser mes enfants quand ils dormaient. Le lendemain matin, c’était un samedi, il est descendu plus tard que d’habitude. Nous petit-déjeunions. Il est entré dans la pièce en soufflant. Il s’est assis sans dire bonjour. Il a dit : « Y a pas de croissants ? » Il a bâillé. Il a dit à sa petite soeur qu’elle était moche. Il a englouti quatre tartines au chocolat. Il a dit : « Cet après-midi, je vais en ville avec des copains. » On lui a dit non. Il a fait « Pfffff… » Il a mangé une dernière tartine. Il a dit « Je vais prendre une douche. » Il s’est levé sans débarrasser. Il a traîné les pieds jusqu’à la salle de bains. Et il claqué la porte. Cette nuit-là, notre petit garçon avait été dévoré par le monstre. La guerre avait commencé. Nous n’étions pas préparés.

Jérôme Colin, bien connu en Belgique francophone pour
– notamment – ses interviews dans « Hep Taxi ! » sur la RTBF, vient de sortir son deuxième roman.

Dans « Le champ de bataille », il donne avec humour, pudeur et (parfois) gravité,  la parole à un père de quarante ans qui se bat, ou se débat, sur plusieurs fronts.

Face à son fils de 15 ans, adolescent jusqu’au bout des ongles, qui se fout de tout, l’école, la famille, sa petite soeur, la société, …

Face à sa femme, qui lui donne l’impression de s’être éloignée petit à petit, et qu’il rêve de reconquérir.

Face à l’enseignement qui n’a, du plus loin qu’il s’en souvienne, jamais correspondu à ses attentes.

Face à ses rêves, aussi et au temps qui s’échappe, trop vite…

 

Le champ de bataille, Jérôme Colin, Allary Editions, 2018,
ISBN 9782370731265

 

 

 

 

Colette et les siennes / Dominique Bona

Crédit photo : Librairie générale française, Le livre de poche

Début août 1914, à l’heure de la mobilisation générale, Paris est vide de ses hommes. Après le départ de son mari (Henry de Jouvenel), appelé à rejoindre son régiment d’infanterie à Verdun, Colette a rejoint la capitale, et le vieux chalet en bois qu’elle occupe rue Cortambert. Détestant la solitude, elle a invité trois amies proches à en partager le quotidien.

Il règne dans le petit chalet de Passy une atmosphère de pensionnat ou de maison close. Les filles y sont entre elles, du matin au soir. […] Pas de discipline, pas d’horaires. Aucune obligation d’aucune sorte. La maîtresse de maison, loin d’être une mère supérieure ou d’exercer une quelconque tutelle, donne l’exemple en appliquant strictement sa devise : je fais ce qu’il me plaît, quand il me plaît. […] Et s’il n’y avait la guerre, qui noue les coeurs, elles seraient parfaitement insouciantes […].

Trois des quatre amies ont plus ou moins le même âge : le début de la quarantaine. Toutes appartiennent au monde de la littérature et du spectacle.

Il y a Annie de Pène, journaliste et auteure comme Colette. Peu connue à l’heure actuelle, elle a été une des premières femmes reporters de guerre.
Marguerite Moreno est une actrice de théâtre et de cinéma.
La dernière et la plus jeune, Musidora, a connu la célébrité durant la guerre pour ses rôles dans les séries « Vampire » et « Judex » de Louis Feuillade.

A une époque où leurs concitoyennes n’ont ni le droit de vote ni celui de signer un chèque, et en sont à demander la permission à leur homme – père, époux, frère, fils ou tuteur – pour tous les actes de la vie, comme elles paraissent libres de leur destin, ces quatre femmes ! Et si sûres de la voie à suivre ! Ce ne sont pas des féministes. Colette exprime son exaspération, partagée par de nombreuses contemporaines, devant le désir si peu féminin, selon elle, d’égaler ou d’imiter les hommes pour mieux prendre un pouvoir que leurs mères ont exercé dans l’ombre, avec maestria. […]
Les quatre amies tiennent moins au fond à obtenir l’égalité de leurs droits, par rapport au sexe fort, qu’à s’affranchir des conventions, des codes, et à se voir accorder un libre arbitre. Nul ne saurait brider leur instinct souverain : être soi, par soi-même, voilà ce qu’elles revendiquent.

Une biographie en quatre parties (La solitude sans les hommes – Interlude lesbien – La solitude avec les hommes – Le printemps des corps) qui – malgré quelques répétitions et digressions – se lit comme un roman et nous éclaire sur cette ambiance particulière de la vie en France pendant – et juste après – la première guerre mondiale.

Colette et les siennes, Dominique Bona, Librairie générale française, 2017, (Le livre de poche, 34898), ISBN 978-2-253-09152-3

Lu dans le cadre du « Prix des Lecteurs du Livre de poche 2018 / Documents-Essais ».

Petit pays / Gaël Faye

 

 

Gabriel (Gaby) a dix ans et vit au Burundi avec sa mère rwandaise et son père expatrié français.

Une enfance insouciante, faite de rires et de jeux avec les copains, dans un quartier privilégié de Bujumbura.

La première partie du roman est douce et légère. On se prend d’affection pour le jeune Gaby et ses copains, leur ingéniosité, leurs bêtises d’enfants.

Mais au temps d’avant, avant tout ça, avant ce que je vais raconter et tout le reste, c’était le bonheur, la vie sans se l’expliquer. L’existence était telle qu’elle était, telle qu’elle avait toujours été et que je voulais qu’elle reste.[…] Au temps du bonheur, si l’on me demandait « Comment ça va ? », je répondais toujours « ça va ! ». Du tac au tac. Le bonheur, ça t’évite de réfléchir. C’est par la suite que je me suis mis à considérer la question. A soupeser le pour et le contre. A esquiver, à opiner vaguement du chef. D’ailleurs, tout le pays s’y était mis. Les gens ne répondaient plus que par « ça va un peu ». Parce que la vie ne pouvait plus aller complètement bien après tout ce qui nous était arrivé.

Bientôt le bonheur se fissure. Les parents se séparent et la guerre reprend au Rwanda, le pays voisin. Ce conflit ethnique qui fait tout voler en éclats.

J’ai beau chercher, je ne me souviens pas du moment où l’on s’est mis à penser différemment. A considérer que, désormais, il y aurait nous d’un côté et de l’autre, des ennemis […]. J’ai beau retourner mes souvenirs dans tous les sens, je ne parviens pas à me rappeler clairement l’instant où nous avons décidé de ne plus nous contenter de partager le peu que nous avions et de cesser d’avoir confiance, de voir l’autre comme un danger, de créer cette frontière invisible avec le monde extérieur en faisant de notre quartier une forteresse et de notre impasse un enclos. Je me demande encore quand, les copains et moi, nous avons commencé à avoir peur.

La guerre, sans qu’on lui demande, se charge toujours de nous trouver un ennemi. Moi qui souhaitais rester neutre, je n’ai pas pu. J’étais né avec cette histoire. Elle coulait en moi. Je lui appartenais.

Par l’intermédiaire d’une voisine, Gaby découvre le plaisir de la lecture et le pouvoir des mots.

Grâce à mes lectures, j’avais aboli les limites de l’impasse, je respirais à nouveau, le monde s’étendait plus loin, au-delà des clôtures qui nous recroquevillaient sur nous-mêmes et sur nos peurs. Je n’allais plus à la planque, je n’avais plus envie de voir les copains, de les écouter parler de la guerre, des villes mortes, des Hutu et des Tutsi. Avec Mme Economopoulos, […], nous discutions pendant des heures des livres qu’elle mettait entre mes mains. Je découvrais que je pouvais parler d’une infinité de choses tapies au fond de moi et que j’ignorais. Dans ce havre de verdure, j’apprenais à identifier mes goûts, mes envies, ma manière de voir et de ressentir l’univers.

Une écriture limpide, simple et directe, pleine de douceur malgré la dureté des situations relatées, de l’humour et une grande nostalgie de l’enfance disparue.

Coup de coeur !

Petit pays, Gaël Faye, Lgf (le livre de poche ; 34618), août 2017, ISBN 978-2-253-07044-3

 

Le voleur de brosses à dents / Eglantine Emeye

Le voleur de brosses à dents, Eglantine Emeye, J’ai lu, 2016

Dans ce document, Eglantine Eméyé, journaliste et animatrice française, nous raconte son quotidien avec Samy, son fils polyhandicapé et autiste.

Elle nous parle de son combat face au handicap et de la difficulté d’y faire face, des moments de découragement mais aussi de joie, de l’amour inconditionnel d’une mère pour son fils.

Eglantine Eméyé a fondé l’association « Un pas vers la vie » dont la mission est d’accompagner les familles touchées par l’autisme, notamment par la création de « maisons de répit ».

https://www.unpasverslavie.fr/