Pourquoi on s’est jeté avec joie sur la suite de « Au revoir là-haut » ?

Source : Pourquoi on s’est jeté avec joie sur la suite de « Au revoir là-haut » ?

Oh la vache ! / David Duchovny

Oh la vache, David Duchovny, Librairie Générale Française, 2016 (le livre de poche ; 34360) ISBN 978-2-253-08748-9

Pour son entrée en littérature, l’acteur, réalisateur et scénariste américain David Duchovny  a choisi une fable animalière pour aborder un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : le végétarisme.

L’héroïne de son roman est Elsie Q Bovary, une vache qui trouve idyllique sa vie à la ferme jusqu’à ce qu’elle réalise où vont les vaches qui disparaissent un beau jour du pré…

Devenue dépressive, elle décide alors de fuir en Inde, là où ses semblables sont respectées comme des déesses. Dans son étrange périple, elle sera accompagnée de Tom le dindon qui rêve de voir la Turquie, et de Shalom, le cochon converti au judaïsme, persuadé quant à lui de trouver son salut en Israël.

Jeux de mots parfois hasardeux, critiques un tantinet « politiquement incorrectes », clins d’œil à la société de consommation et aux travers humains, situations loufoques et rocambolesques, digressions multiples, l’auteur ne s’interdit rien.

Une comédie légère et fantaisiste.

 

Bilqiss / Saphia Azzedine

Bilqiss, Saphia Azzedine, éd. J’ai lu, 2016, EAN 978-2290121849

L’histoire d’une femme libre dans un pays où il est impossible de l’être et encore moins de le revendiquer.

Déjà, après l’accouchement, on aurait pu prédire les quelques emmerdes qui allaient parsemer mon existence. Au lieu d’être accueillie sous les exclamations du voisinage qui n’en finissait pas d’espérer dans la pièce d’à côté, ce fut par un laconique « Ainsi soit la volonté d’Allah » que mon père avait dispersé la foule et mis fin aux festivités. L’accoucheuse, sur le seuil, le visage endeuillé, m’en voulait aussi de ne pas être un fils ; je lui faisais ainsi rater une belle occasion d’être célébrée. Vieille d’une heure et déjà accusée par mon sexe. Je n’aurais pas cru cependant qu’il serait à l’origine de tant de maux. Rien ne m’a jamais causé plus de tracas. Seulement, cette fois, ce n’étaient plus des coups, des brimades ou des humiliations qui me guettaient pour avoir désobéi, mais bel et bien la peine de mort par lapidation sur la place publique […].

Coupable d’avoir, du haut du minaret, déclamé l’adhan (l’appel à la prière) à la place du muezzin, Bilqiss est jugée.

Le roman retrace les quelques jours de ce semblant de procès, et donne la parole, tour à tour, aux trois personnages principaux :

  • Bilqiss, fougueuse et insolente, qui refuse de se soumettre,  et affronte seule, avec ses mots pour seule arme, l’avocat de l’accusation et le juge. Elle fustige les fanatiques :

Contrairement à vous, je ne parlerai pas en Son nom. Mais j’ai une intuition. Vous adorez Dieu mais Lui, Il vous déteste.

  • Le juge, ancien charpentier reconverti, empêtré dans ses traditions et de plus en plus troublé par la femme qu’il est censé juger.
  • Leandra, journaliste américaine, fille d’un millionnaire, pleine de sollicitude, mais pétrie de morale occidentale.

Ce croisement de différentes voix nous offre un roman nuancé, qui fait réfléchir souvent, rire parfois et reste surprenant jusqu’à la fin…

 

 

 

 

 

 

 

Kyrielle Blues / Biefnot-Dannemark

Après « La Route des Coquelicots », sorti l’an dernier, Véronique Biefnot et Francis Dannemark nous entrainent cette fois, par le biais d’une écriture mélodieuse, dans une / des histoire(s) d’amour et de famille(s) sur fond de souvenirs d’enfance, de non-dits et de secrets. Le roman est illustré par une cinquantaine de dessins de Véronique Biefnot.

Connait-on si bien ceux qui nous sont proches ?

Extrait :

« – J’ai vécu si longtemps au royaume du silence…, dit-il. Il y avait des mots, des phrases, mais la règle c’était que le silence est d’or et qu’afficher ses sentiments est une forme de faiblesse. Je sais à présent pourquoi c’était ainsi, tu connais toute l’histoire…

–  Moi, je n’ai jamais oublié ce que mon père m’a dit un jour quand j’avais une quinzaine d’années : les gens qui n’expriment pas leurs véritables sentiments mériteraient de ne pas en avoir. Les mots, ce n’est pas facile, mais sans eux les gens ne seraient rien. Mieux vaut se tromper et recommencer que se taire.

Elle sourit et ajoute :

– Le plus important, on le dit avec les yeux, avec la main, avec un baiser, mais on ne peut se passer des mots, […] sinon on serait des chimpanzés, des écureuils. Ou des pingouins, qui sait ? »

 

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Biefnot-Dannemark, La Route des Coquelicots, Le Castor Astral, 2015, ISBN 979-10-278-0014-8

Biefnot-Dannemark, Kyrielle Blues, Le Castor Astral, 2016, ISBN  979-10-278-0052-0

Les deux romans sont disponibles à la bibliothèque.

 

 

 

 

L’exception / Audur Ava Olafsdottir

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Audur Ava Olafsdottir, éd. Points, 2016

Lors du réveillon de la Saint-Sylvestre, le mari de Maria annonce à celle-ci qu’il la quitte pour un homme.

Maria se retrouve seule, après onze ans de mariage, avec des jumeaux de 2 ans.

Les jours suivants, face à ce coming out qu’elle n’a pas vu venir, elle tente de poursuivre le cours de sa vie, entre analyse du passé et mise en place du futur.

Heureusement, sa charitable voisine, Perla, naine mais surtout conseillère conjugale et « nègre » pour un auteur de polars, n’est jamais bien loin.

Un roman atypique à bien des égards : par son thème, ses personnages secondaires, son style…

Le tout tantôt grave, tantôt drôle et fantaisiste, mais toujours léger et empreint de finesse et d’émotion.

« Derrière la haine » et « Après la fin » / Barbara Abel

Derriere la haine Abel      Après la fin

Derrière la haine, Paris, Fleuve Noir, 2012 – Après la fin, Paris, Fleuve Noir, 2013

Barbara Abel sait y faire. Dans ses romans, elle nous emmène de prime abord dans de petites histoires gentilles et simples. En apparence seulement car dès qu’elle nous a pris dans ses filets, elle ne nous lâche plus… Maître dans l’art de ciseler ses personnages, tout en nuances -rarement blancs ou noirs mais d’une psychologie complexe – ce qui les rend terriblement humains. 

Dans « Derrière la haine », elle nous raconte une amitié comme on en rêverait tous : celle de deux couples trentenaires, habitant deux maisons mitoyennes de la rue Edmond-Petit, Laetitia et David au numéro 28, Tiphaine et Sylvain au 26. Les deux couples sont inséparables et le deviennent encore plus à la naissance, à trois mois d’intervalle, de leurs enfants Milo et Maxime. 

La vie se déroule, simple et paisible, durant quelques années… 

Jusqu’au jour du drame, qui saccage leur amitié et dévaste leur vie, les emportant aux confins de la folie. 

 « Après la fin » nous plonge 8 ans plus tard. Nora, une nouvelle voisine, s’installe avec ses deux enfants au 26 de la rue Edmond-Petit. Fraîchement séparée de son mari et bien décidée à redémarrer une nouvelle vie, elle est loin de se douter qu’elle va vivre l’enfer…

7 années de bonheur / Etgar Keret

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Ed. de l’Olivier, 2014

Dans « 7 années de bonheur », Etgar Keret nous livre de courtes chroniques à l’humour doux-amer sur des petits faits de sa vie quotidienne à Tel-Aviv, ses relations avec son fils, sa femme, sa soeur ultra-orthodoxe, l’écriture, ses voyages mouvementés à travers le monde pour promouvoir ses livres, …

L’auteur 

Etgard keret est un auteur israélien, né en 1967. Il est écrivain, scénariste de bandes dessinées et réalisateur. Il est très populaire en Israël.

En savoir plus ?

http://bibliobs.nouvelobs.com/romans/20140617.OBS0704/mon-fils-m-a-dit-papa-construis-moi-une-bombe-on-va-la-jeter-sur-les-palestiniens.html

 

Le mystère des livres disparus / Ian Sansom

 

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Ian Sansom

ISBN 9782-84230-526-0

Editeur Hoëbeke (2015)

La 4ème de couverture

Le Mystère des livres disparus, premier titre de la série des « Enquêtes en bibliobus d’Israël Armstrong », démarre sur les chapeaux de roue !   Pour ce trentenaire londonien, replet, végétarien, féru de littérature, vêtu d’un costume de velours côtelé, portant de petites lunettes rondes cerclées d’or, les poches de son duffle-coat débordant de livres (au cas où…), devenir bibliothécaire était le rêve absolu. Mais quand Israël Armstrong débarque à Tumdrum, en Irlande du Nord, pour prendre ses nouvelles fonctions, il est loin de se douter de ce qui l’attend. Et pour cause : la bibliothèque vient de fermer définitivement pour être remplacée par un bibliobus (en fait, un vieux fourgon rouillé). Mais, pire encore, les 15 000 livres de la bibliothèque ont mystérieusement disparu. Et c’est à Israël, devenu malgré lui le premier et sans doute l’unique bibliothécaire-détective au monde, que revient la charge de les retrouver. Durant cette enquête aussi hilarante que loufoque, Israël devra faire face à une population mal aimable, peu coopérative et dotée d’un accent épouvantable. Sans compter que rouler en bibliobus sur les routes étroites du fin fond de l’Irlande n’est pas chose aisée lorsque l’on possède un sens de l’orientation quasi nul. Allant de quiproquos en fausses pistes, finira-t-il par amadouer les habitants et éclaircir le mystère des livres disparus ?

L’avis de la biblio

Coup de coeur pour cette comédie déjantée.

A éviter cependant si vous êtes allergique à l’humour anglais ou si vous n’appréciez que les romans hyperréalistes…

Les + 

L’humour, les situations cocasses, les personnages…

Les –

  • L’illustration de couverture, qui fait plutôt penser à un roman pour grands enfants…
  • L’intrigue : ce n’est pas l’élément essentiel. Si vous avez envie de lire un polar qui vous tienne éveillé(e) jusqu’au bout de la nuit, choisissez un vrai thriller…

En savoir plus ?

http://lci.tf1.fr/videos/2015/le-mystere-des-livres-disparus-le-livre-qui-fait-peter-le-feu-selon-8599900.html

 

 

L’amour caché de Charlotte Brontë / Jolien Janzing

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La 4ème de couverture

En 1842, Charlotte et Emily Brontë quittent leur Yorkshire natal pour parfaire leur français à Bruxelles. L’arrivée dans la capitale belge est un choc pour les deux jeunes femmes.

D’un naturel exalté et curieux, Charlotte rêve d’y conquérir sa liberté. Sur place, elle fait la connaissance de Claire Heger, la directrice du pensionnat où elle et Emily sont hébergées, et de Constantin, son époux, qui y enseigne la littérature.

Charlotte voit en cet homme le symbole de l’intelligence et de la virilité. Ce maître, qui joue de son pouvoir sur ses jeunes élèves, devient vite l’objet de ses fantasmes, tant intellectuels, physiques que sentimentaux.

Le retour à Haworth est rude, d’autant qu’avant son départ Constantin lui a avoué qu’il partageait ses sentiments.

Charlotte n’a dès lors qu’une idée : retourner à Bruxelles vivre sa passion, quitte à s’y consumer…

Cette histoire d’amour, teintée de scandale, inspirera à Charlotte Brontë son chef-d’œuvre, Jane Eyre – Mr Rochester devenant le double romanesque de Constantin Heger.

L’avis de la biblio

Une histoire d’amour romantique (pour celles/ceux qui aiment ça), sur fond de récit historique : la monarchie belge et principalement le roi Léopold et sa (très) jeune maîtresse Arcadie Claret, la foi/religion (catholicisme >< protestantisme), l’enseignement au milieu du 19e siècle, l’émergence d’une nation (la toute jeune Belgique), les différences de classes sociales, l’usage des langues…

Les thèmes évoqués ci-dessus sont abordés assez superficiellement, le roman étant avant tout centré sur Charlotte Brontë, son éducation, sa façon d’envisager sa vie en tant que jeune femme de son époque. La trame du livre est basée sur des faits historiques réels.

Pour rendre son récit plus vivant, l’auteur interpelle régulièrement le lecteur :

  • « Laissons un moment, je vous prie, ce vieux père […] pour tâcher de savoir… »
  • « Je vous préviens cependant : vous allez devoir patienter encore pour que vous soient révélés les nombreux secrets… »

Elle utilise énormément de comparatifs et nombreuses sont les descriptions des situations et/ou des lieux, ce qui confère à sa façon d’écrire un aspect très visuel.

Un style que l’on appréciera – ou pas…

Un article intéressant sur cette page d’histoire belge et sur ce récit de Jolien Janzing  http://next.liberation.fr/livres/2012/05/08/charlotte-bronte-une-page-d-amour-belge_817266

 

C’est où le Nord ? / Sarah Maeght

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Quatrième de couverture 

Si vous commencez le roman de Sarah Maeght, vous ne le lâcherez plus… Ses phrases galopent, ses mots crépitent. Elle raconte avec rage et pleine d’espoir le quotidien d’une prof, les errances d’une fille de vingt-quatre ans qui ne sait pas très bien où elle va. C’est où, le nord ? Elle l’ignore. Mais elle y va gaiement.

C’est le portrait d’une génération, une photographie de la France d’aujourd’hui, un verre de grenadine avec trois doigts de désespoir et quelques substances interdites. Les jeunes s’y retrouveront, les parents qui se posent des questions aussi. Des romans comme celui-là, on les ouvre et on reste planté à tourner les pages, la langue pendante…

Sarah Maeght n’a pas peur de l’émotion, elle ne triche pas, et c’est pour ça que vous allez l’adorer !

Le + 

Une écriture dynamique, pleine d’humour, qui se lit très facilement et n’est pas sans rappeler Katherine Pancol (qui a d’ailleurs écrit une préface dithyrambique) ou Gilles Legardinier.
Une héroïne sympa, qui « cherche le Nord » mais garde quand même les pieds sur terre. Des personnages sensibles. Des situations drôles. Des thèmes actuels.

Le –

Ce roman a les défauts de ses qualités… Les personnages sont attachants mais parfois stéréotypés, plusieurs thèmes sont abordés (la perte du premier grand amour, l’homosexualité, l’enseignement, la drogue, le manque de repères de certains jeunes …) mais cela reste assez superficiel (cette critique étant peut-être trop sévère : on est dans un roman et non dans un essai sur la France d’aujourd’hui…).

Bref

Un premier roman qui se lit très vite. Malgré quelques « défauts », il ne manque pas de qualités. Je n’ai pas eu de véritable « coup de coeur » mais j’ai néanmoins passé un bon moment. Si vous êtes tenté(e), n’hésitez pas.

Pour qui ?

Les grands ados, les jeunes adultes (ou ceux qui le sont restés)