Une femme que j’aimais / Armel Job

Aide-pharmacien à Charleroi, Claude a, au grand désespoir de sa mère, une existence très calme. Toujours célibataire à vingt-neuf ans, il partage sa semaine entre la pharmacie et le cinéma, sa seule véritable passion. Le week-end , sauf exception, il rentre à Vieusart chez ses parents. Pour fuir l’ennui de la maison familiale, il passe beaucoup de temps à pêcher… et à rendre visite à sa tante Adrienne, qu’il adore.

La seule personne que j’aimais rencontrer alors à Vieusart, c’était ma tante Adrienne, veuve d’André Jansens, le frère de mon père. En 1994, elle avait cinquante-cinq ans. Elle habitait seule, une belle demeure de style Art nouveau, ceinte d’un petit parc. Villa Circé, c’était son nom. […]
Ma tante Adrienne, quand je la revois en pensée aujourd’hui que j’ai entamé la cinquantaine, je peux bien le dire, c’est la plus belle femme que j’ai connue au cours de toute ma vie. Je n’ai qu’à fermer les yeux pour qu’elle soit là, devant moi.

Lors d’une de ces après-midis, Adrienne dit à Claude qu’elle voudrait lui confier un secret « avant de mourir ».

Elle paraissait préoccupée. Elle n’avait aucune raison, me semblait-il, de redouter une disparition prochaine et, pourtant, j’ai cru percevoir une lueur de frayeur dans ses yeux. Son secret, de toute façon, il ne fallait pas être grand sorcier pour deviner de quoi il retournait. C’était sûrement une histoire d’amour qu’elle avait vécue dans sa jeunesse.

Mais le samedi 26 mars 1994, lorsque Claude vient sonner à la porte d’Adrienne, celle-ci ne vient pas lui ouvrir. Son corps gît sur le carrelage de la cuisine. Accident ? Meurtre ?

De fausses pistes en désillusions, Claude se met alors en quête de la vérité.

On retrouve dans ce roman l’univers particulier d’Armel Job : une psychologie fine des personnages – et une tendresse bien présente pour les « petites gens »- , de l’humour, et l’atmosphère un peu lourde de la vie « en province ».

D’autres titres de cet auteur sont également disponibles à la bibliothèque.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

 

Une femme que j’aimais, Armel Job, Ed. Robert Laffont, 2018, ISBN 978-2-221-21544-9

 

 

 

Les 10 livres incontournables de la rentrée littéraire 2017 | www.cnewsmatin.fr

De mi-août à fin octobre, la rentrée littéraire battra son plein. Difficile de choisir parmi les 581 romans et recueils de nouvelles françaises et étrangères prévus cette année. Voici une sélection de dix ouvrages qui procureront une lecture de qualité ou, à défaut, feront parler d’eux.  «Un personnage de roman» de Philippe Besson

Source : Les 10 livres incontournables de la rentrée littéraire 2017 | www.cnewsmatin.fr

Oh la vache ! / David Duchovny

Oh la vache, David Duchovny, Librairie Générale Française, 2016 (le livre de poche ; 34360) ISBN 978-2-253-08748-9

Pour son entrée en littérature, l’acteur, réalisateur et scénariste américain David Duchovny  a choisi une fable animalière pour aborder un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : le végétarisme.

L’héroïne de son roman est Elsie Q Bovary, une vache qui trouve idyllique sa vie à la ferme jusqu’à ce qu’elle réalise où vont les vaches qui disparaissent un beau jour du pré…

Devenue dépressive, elle décide alors de fuir en Inde, là où ses semblables sont respectées comme des déesses. Dans son étrange périple, elle sera accompagnée de Tom le dindon qui rêve de voir la Turquie, et de Shalom, le cochon converti au judaïsme, persuadé quant à lui de trouver son salut en Israël.

Jeux de mots parfois hasardeux, critiques un tantinet « politiquement incorrectes », clins d’œil à la société de consommation et aux travers humains, situations loufoques et rocambolesques, digressions multiples, l’auteur ne s’interdit rien.

Une comédie légère et fantaisiste.

 

Bilqiss / Saphia Azzedine

Bilqiss, Saphia Azzedine, éd. J’ai lu, 2016, EAN 978-2290121849

L’histoire d’une femme libre dans un pays où il est impossible de l’être et encore moins de le revendiquer.

Déjà, après l’accouchement, on aurait pu prédire les quelques emmerdes qui allaient parsemer mon existence. Au lieu d’être accueillie sous les exclamations du voisinage qui n’en finissait pas d’espérer dans la pièce d’à côté, ce fut par un laconique « Ainsi soit la volonté d’Allah » que mon père avait dispersé la foule et mis fin aux festivités. L’accoucheuse, sur le seuil, le visage endeuillé, m’en voulait aussi de ne pas être un fils ; je lui faisais ainsi rater une belle occasion d’être célébrée. Vieille d’une heure et déjà accusée par mon sexe. Je n’aurais pas cru cependant qu’il serait à l’origine de tant de maux. Rien ne m’a jamais causé plus de tracas. Seulement, cette fois, ce n’étaient plus des coups, des brimades ou des humiliations qui me guettaient pour avoir désobéi, mais bel et bien la peine de mort par lapidation sur la place publique […].

Coupable d’avoir, du haut du minaret, déclamé l’adhan (l’appel à la prière) à la place du muezzin, Bilqiss est jugée.

Le roman retrace les quelques jours de ce semblant de procès, et donne la parole, tour à tour, aux trois personnages principaux :

  • Bilqiss, fougueuse et insolente, qui refuse de se soumettre,  et affronte seule, avec ses mots pour seule arme, l’avocat de l’accusation et le juge. Elle fustige les fanatiques :

Contrairement à vous, je ne parlerai pas en Son nom. Mais j’ai une intuition. Vous adorez Dieu mais Lui, Il vous déteste.

  • Le juge, ancien charpentier reconverti, empêtré dans ses traditions et de plus en plus troublé par la femme qu’il est censé juger.
  • Leandra, journaliste américaine, fille d’un millionnaire, pleine de sollicitude, mais pétrie de morale occidentale.

Ce croisement de différentes voix nous offre un roman nuancé, qui fait réfléchir souvent, rire parfois et reste surprenant jusqu’à la fin…

 

 

 

 

 

 

 

Kyrielle Blues / Biefnot-Dannemark

Après « La Route des Coquelicots », sorti l’an dernier, Véronique Biefnot et Francis Dannemark nous entrainent cette fois, par le biais d’une écriture mélodieuse, dans une / des histoire(s) d’amour et de famille(s) sur fond de souvenirs d’enfance, de non-dits et de secrets. Le roman est illustré par une cinquantaine de dessins de Véronique Biefnot.

Connait-on si bien ceux qui nous sont proches ?

Extrait :

« – J’ai vécu si longtemps au royaume du silence…, dit-il. Il y avait des mots, des phrases, mais la règle c’était que le silence est d’or et qu’afficher ses sentiments est une forme de faiblesse. Je sais à présent pourquoi c’était ainsi, tu connais toute l’histoire…

–  Moi, je n’ai jamais oublié ce que mon père m’a dit un jour quand j’avais une quinzaine d’années : les gens qui n’expriment pas leurs véritables sentiments mériteraient de ne pas en avoir. Les mots, ce n’est pas facile, mais sans eux les gens ne seraient rien. Mieux vaut se tromper et recommencer que se taire.

Elle sourit et ajoute :

– Le plus important, on le dit avec les yeux, avec la main, avec un baiser, mais on ne peut se passer des mots, […] sinon on serait des chimpanzés, des écureuils. Ou des pingouins, qui sait ? »

 

Mise en page 1couv-kyrielle

Biefnot-Dannemark, La Route des Coquelicots, Le Castor Astral, 2015, ISBN 979-10-278-0014-8

Biefnot-Dannemark, Kyrielle Blues, Le Castor Astral, 2016, ISBN  979-10-278-0052-0

Les deux romans sont disponibles à la bibliothèque.

 

 

 

 

Danse d’atomes d’or / Olivier Liron – Les corps inutiles / Delphine Bertholon – Poulets grillés / Sophie Hénaff

1540-1

Danse d’atomes d’or, Olivier Liron, Alma, 2016

Une histoire d’amour inspirée du mythe d’Orphée et Eurydice, portée par l’écriture poético-lyrique d’Olivier Liron, dont c’est le 1er roman.

Articulé en trois parties, le récit nous dévoile d’abord la rencontre entre O., le narrateur, et Loren, une artiste de cirque fougueuse et libre. Trois mois d’amour fou et de passion avant le départ de Loren, qui quitte tout sans prévenir. Fou de tristesse, O. cherche Loren partout, sans succès.  Jusqu’à l’arrivée d’un courrier, l’avertissant  que Loren a laissé « quelque chose » à son intention.

Ce « quelque chose » qui l’amènera en Normandie, à Tombelaine, et qui lui donnera – et à nous, lecteurs, également –  la version/explication de Loren.

9782253098560-001-t

Les corps inutiles, Delphine Bertholon, Lgf, Le livre de poche, 2016

A quinze ans, Clémence se fait agresser alors qu’elle se rend à une soirée chez des amis.

Entre culpabilité et désespoir, elle n’ose se confier à personne.

A trente ans, atteinte d’une étrange maladie qui a annihilé la plupart de ses sensations physiques, elle survit vaille que vaille, en exerçant un métier hors du commun tout en accumulant les aventures d’un soir.

L’auteure donne tour à tour la parole à l’adolescente et à la jeune adulte.

Parfois cru, souvent dérangeant, ce roman d’une profonde humanité est l’histoire d’une renaissance.

41pxnkiukul-_sx195_

Poulets grillés, Sophie Hénaff, Lgf, Le livre de poche, 2016

A la fin de sa mise à pied pour faute grave, la commissaire Anne Capestan apprend qu’elle est non seulement réintégrée au sein de la police mais également promue au commandement d’une nouvelle brigade, constituée de tous ceux qui font tache dans les statistiques officielles, mais que l’on ne peut pas virer : les dépressifs, alcooliques,  homosexuels, ceux qui portent la poisse, …

Leur mission ? Ne rien faire et se faire oublier.

Mais ce n’est pas exactement comme cela qu’ils conçoivent leur métier…

Un polar humoristique.

« Derrière la haine » et « Après la fin » / Barbara Abel

Derriere la haine Abel      Après la fin

Derrière la haine, Paris, Fleuve Noir, 2012 – Après la fin, Paris, Fleuve Noir, 2013

Barbara Abel sait y faire. Dans ses romans, elle nous emmène de prime abord dans de petites histoires gentilles et simples. En apparence seulement car dès qu’elle nous a pris dans ses filets, elle ne nous lâche plus… Maître dans l’art de ciseler ses personnages, tout en nuances -rarement blancs ou noirs mais d’une psychologie complexe – ce qui les rend terriblement humains. 

Dans « Derrière la haine », elle nous raconte une amitié comme on en rêverait tous : celle de deux couples trentenaires, habitant deux maisons mitoyennes de la rue Edmond-Petit, Laetitia et David au numéro 28, Tiphaine et Sylvain au 26. Les deux couples sont inséparables et le deviennent encore plus à la naissance, à trois mois d’intervalle, de leurs enfants Milo et Maxime. 

La vie se déroule, simple et paisible, durant quelques années… 

Jusqu’au jour du drame, qui saccage leur amitié et dévaste leur vie, les emportant aux confins de la folie. 

 « Après la fin » nous plonge 8 ans plus tard. Nora, une nouvelle voisine, s’installe avec ses deux enfants au 26 de la rue Edmond-Petit. Fraîchement séparée de son mari et bien décidée à redémarrer une nouvelle vie, elle est loin de se douter qu’elle va vivre l’enfer…

Le mystère des livres disparus / Ian Sansom

 

téléchargement (3)
Ian Sansom

ISBN 9782-84230-526-0

Editeur Hoëbeke (2015)

La 4ème de couverture

Le Mystère des livres disparus, premier titre de la série des « Enquêtes en bibliobus d’Israël Armstrong », démarre sur les chapeaux de roue !   Pour ce trentenaire londonien, replet, végétarien, féru de littérature, vêtu d’un costume de velours côtelé, portant de petites lunettes rondes cerclées d’or, les poches de son duffle-coat débordant de livres (au cas où…), devenir bibliothécaire était le rêve absolu. Mais quand Israël Armstrong débarque à Tumdrum, en Irlande du Nord, pour prendre ses nouvelles fonctions, il est loin de se douter de ce qui l’attend. Et pour cause : la bibliothèque vient de fermer définitivement pour être remplacée par un bibliobus (en fait, un vieux fourgon rouillé). Mais, pire encore, les 15 000 livres de la bibliothèque ont mystérieusement disparu. Et c’est à Israël, devenu malgré lui le premier et sans doute l’unique bibliothécaire-détective au monde, que revient la charge de les retrouver. Durant cette enquête aussi hilarante que loufoque, Israël devra faire face à une population mal aimable, peu coopérative et dotée d’un accent épouvantable. Sans compter que rouler en bibliobus sur les routes étroites du fin fond de l’Irlande n’est pas chose aisée lorsque l’on possède un sens de l’orientation quasi nul. Allant de quiproquos en fausses pistes, finira-t-il par amadouer les habitants et éclaircir le mystère des livres disparus ?

L’avis de la biblio

Coup de coeur pour cette comédie déjantée.

A éviter cependant si vous êtes allergique à l’humour anglais ou si vous n’appréciez que les romans hyperréalistes…

Les + 

L’humour, les situations cocasses, les personnages…

Les –

  • L’illustration de couverture, qui fait plutôt penser à un roman pour grands enfants…
  • L’intrigue : ce n’est pas l’élément essentiel. Si vous avez envie de lire un polar qui vous tienne éveillé(e) jusqu’au bout de la nuit, choisissez un vrai thriller…

En savoir plus ?

http://lci.tf1.fr/videos/2015/le-mystere-des-livres-disparus-le-livre-qui-fait-peter-le-feu-selon-8599900.html